Quand la crise du coronavirus sera derrière nous, le monde optera-t-il pour l’euphorie de la victoire ou pour la conscience éclairée ? Pour que des changements durables se mettent en place, il faudra, dès maintenant, prendre des décisions politiques anticipatrices, et pas seulement réactives.
Vivons-nous vraiment un temps sans précédent – même à l’échelle d’une mémoire humaine ? Même si l’on réduit le monde à l’échelle des nantis occidentaux ? Une de ces « apocalypses », au sens originel du terme, celui de « révélation », qui nous permettrait de dire qu’il y « a désormais un avant et un après » le coronavirus, que tout va changer et qu’enfin, « on a compris », que « plus jamais ça » et que le monde « reviendra à l’essentiel » ?
J’ai des doutes. Et pourtant, je suis plutôt quelqu’un de positif, un « pessimiste qui rit », pour reprendre la proposition d’Albert Camus. Mais la phrase dont je me méfie le plus, c’est justement : « Plus jamais ça ! » C’est la promesse d’alcoolique de l’humanité, l’injonction qui, si elle avait eu la moindre valeur performative, n’aurait dû et pu être prononcée qu’une fois.
Et puis, « ça » quoi ? Il y a tellement de choses dans « ça », tellement d’inconscient, de pulsions, d’irrationnel…
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Vincent ENGEL